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Quotaclimat

QuotaClimat a fact-checké le Grand Oral de l'Université Libé

Observations de la cellule de fact-checking du Grand Oral des têtes de listes aux élections européennes (enjeux écologiques uniquement)

La Sorbonne, 2 mai 2024



Cet article rend compte des inexactitudes factuelles et déformations prononcées lors du débat électoral européen du 02 mai 2024, diffusé sur les chaînes Twitch de Backseat et Libération, modéré par Jonathan Bouchet-Petersen, éditorialiste à Libération, Jean Massiet, présentateur et coproducteur de l’émission politique Backseat, Nora Hamadi, journaliste et productrice à Arte et France Culture, Charlotte Belaïch, journaliste à Libération, Anne-Sophie Lechevallier, journaliste à Libération et Thomas Legrand, éditorialiste à Libération.


Le Grand Oral a fait intervenir (dans l'ordre de passage) : 

  • Léo Deffontaines pour le Parti communiste français

  • Manon Aubry pour la France Insoumise

  • Marie Toussaint pour Europe-Écologie Les Verts

  • François-Xavier Bellamy pour Les Républicains

  • Raphaël Glucksman pour le Parti socialiste - Place publique

  • Clément Beaune pour Renaissance


Avant-propos : Les cinq journalistes modérateurs du débat s’étaient engagés à faire de l’écologie une thématique phare du Grand Oral. Au final, les candidats ont principalement été interrogés sur leurs sujets de prédilection - faisant de ce moment journalistique non pas un espace prescriptif (incitant les candidats à se prononcer sur des thématiques moins fréquemment détaillées), mais récitatif. Sur l’écologie, Marie Toussaint a donc (de loin) été la plus interrogée, et donc la plus bavarde, quand François-Xavier Bellamy ne l’a évoquée que pour déplorer l’absence de questions lui étant posées sur le sujet.


Les journalistes ont pourtant la possibilité de mettre à l’agenda politique des thématiques d’intérêt général : l’écologie n’aura, une nouvelle fois, pas été prioritaire dans ce débat.


Cela conduit a une relative absence de propos concernant les enjeux thématiques associés à la transition écologique : agriculture, alimentation, transport, énergie, économie circulaire, etc.


La cellule de fact-checking a travaillé en direct du débat, uniquement sur les sujets traitant d'écologie. Elle était composée de : 

  • Eva Morel, co-présidente de l’association QuotaClimat 

  • Hervé Guyomard, directeur de recherche à l’INRAE

  • Guillaume Kerlero de Rosbo, directeur Transition écologique de l’Institut Rousseau

  • Nicolas Sauvignon, ingénieur activité Eau Énergie chez Egis

  • Kévin Bataille, ingénieur activité Mobilité chez Egis

  • Théodore Le Gargean, consultant chez Blunomy


Le débat peut être re-visionné ici : https://youtu.be/zTBLjNY5Ruo

 

Léon Deffontaines a affirmé que, pour atteindre la neutralité carbone en 2050 il allait falloir réindustrialiser le pays, et que pour cela il fallait produire beaucoup plus d'énergie, notamment décarbonée.

→ C'est partiellement faux : il va falloir décarboner le mix énergétique mais aussi réduire la consommation d'énergie (ce que les experts appellent la sobriété).



Manon Aubry a affirmé que taxer les super-profits (notamment afin de financer la transition) rapporterait 125 milliards d'euros à l'Europe.

→ C'est faux : ce chiffre concerne la généralisation de cette taxe à l'échelle mondiale - partant d'une hypothèse où les 100 multinationales les plus rentables seraient taxées.



Manon Aubry a affirmé que taxer les super-fortunes (notamment afin de financer la transition) rapporterait 250 milliards d'euros à l'Europe.

→ C'est faux : ce chiffre concerne également la généralisation de cette taxe à l'échelle mondiale.



François-Xavier Bellamy a affirmé, en réponse à la question concernant la manière de faire face au mur d'investissement de la transition, que la France était la championne de la fiscalité.

→ C'est fallacieux : cette fiscalité n'est pas aujourd'hui orientée vers un financement suffisant de la transition, en comparaison des besoins chiffrés dans les derniers rapports d'expertise - notamment le rapport Pisani Mahfouz (investissements supplémentaires nécessaires d’environ 70 milliards d’euros par an).



François-Xavier Bellamy a affirmé, en réponse à la question concernant la manière de faire face au mur d'investissement de la transition, que la France n'avait jamais mis autant d'argent public sur la table.

→ C'est faux : en pourcentage du PIB, les dépenses publiques ont baissé à partir de 2013 (58,7%) jusqu'en 2019 (55,2%). S'est ensuivie la période Covid, biaisant les repères. Mais, en 2023, les dépenses étaient inférieures à 2013 (57,3%).


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